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stadire
24 septembre 2008

comment arsene est né [relique que j'avais promis de mettre ici]

Ca faisait depuis quelques jours que j’avais sacrément mal, des douleurs partout aux reins et au ventre. J’avais beaucoup de mal à marcher et je pensais à chaque minute que j’allais accoucher.

La veille de ton arrivée enfin plutôt la nuit de ton arrivée, j’étais toujours et encore sur mon ordinateur, à virevolter, à regarder mes sites favoris et à animer sur docti. Oui alors ça c’est barbare ce que je raconte là Arsène… je t’expliquerais plus tard, si ça t’intéresse. Vers 4 heures je crois, je me lève enfin pour aller me coucher (paradoxe encore, j’en suis pétrie de paradoxe mon chéri, excuse moi) et je vais faire.. tatatsiiiin… PIPI !!

Oui, je sais, PIPI, c’est super rigolo comme mot…

Bon.. Je continue… donc je fais pipi et là sort ENCORE une chose improbable de moi. Chéri… je voudrais pas casser le mythe de la naissance, mais vraiment, mettre un enfant au monde, c’est tout un bazar hein… une sacrée machine qui se met en route. Donc le corps de la maman il travaille vachement. Celui du bébé aussi mine de rien.

Bon, donc y’a un machin qui sort. On appelle ça le bouchon muqueux, c’est normal, tout va bien. Sauf que moi, j’y peux rien, ça me dégoûte… Alors je hurle !!! Mais comme jamais. Et puis je me reprends, et là, pour la première fois je te parle en vrai. Je touche mon ventre, je te touche, et je t’explique que ça n’a rien à voir avec toi… rien de rien, que c’est cette machine qui m’impressionne mais que toi, j’ai hâte de te voir, oui vraiment.

Et puis je vais me coucher.

Ton papa (le super héros qui te berce et qui pique un peu de la joue) me demande si ça va, je lui réponds que oui, je tremble un peu quand même parce que j’avais eu un peu peur. Et puis donc je m’endors.

8h20. BOUM. Un gong. Une décharge. Une douleur me réveille tout d’un coup. Je me lève. Déjà l’impérieuse nécessité de pousser.. Je n’y crois pas. Je ne vais pas accoucher à la maison quand même !! Moi qui rêve d’un accouchement ultra médicalisé, sous péridurale, hyper assisté avec tous les médecins autour de moi (du cardiologue en passant par le rhumatologue, bref, tout ce qui est susceptible de se terminer en logue m’intéresse…)

Donc BOUM disais-je. Je fais ce que je peux, je descends et j’appelle ta mamie. Je lui demande de venir pour garder Violette afin que nous puissions partir rapidement. Ta  mamie me dit : « mais peut être pourriez-vous nous amener Violette ? ». Moi qui essayais de me calmer jusque là, je craque, je hurle et je le dis, je le prononce : « Mais maman, J’ACCOUCHE là !!! »

J’accouche. Le mot est donc lâché. Je l’admets, c’est une évidence. Seulement quand ? Dans 5 minutes ? Dans 10 heures ? Dieu que ça fait mal.

Le hurlement à la grand-mère a dû réveiller ton papa et Violette. Je ne sais pas ce qu’ils font, je m’en fiche. Entre deux contractions je fais ce que je peux : un ersatz de valise pour moi et puis aussi je m’habille. Pantalon et débardeur (il fait 5 degrés) c’est tout ce que j’ai pu faire. Quelques minutes passent, ta grand-mère arrive. Je redoute chaque contraction. A chaque fois j’ai envie de pousser. Je me dis que tu nais. Je me dis que j’aurais pu m’abstenir de dire à qui voulait bien l’entendre que je souhaitais que tu naisses un matin parce que c’était plus pratique pour moi… Bingo. Tu m’as entendu !

Vers 9 heures nanie arrive. Elle récupère Violette je ne sais pas trop comment, j’entends juste que nanie dit à violette : « tu vois maman est dans cet état parce que Arsène va naître et que ça fait un PETIT PEU mal ». Moi de la reprendre : « QUE CA FAIT TRES MAL ».

Ton papa me dit que la voiture est prête, je n’arrive même pas à imaginer comment je vais monter dedans tellement les douleurs sont fortes.. Attendre que les contractions passent. Finalement j’y arrive parce que la perspective d’accoucher dans le jardin un 13 décembre ne me plait guère… Je te l’accorde Arsène, ça aurait été très poétique, mais j’ai opté pour le CHU.

VOITURE- nids de poule – vive la campagne – j’ai mal.

9h20. On cherche une place où se garer. Pas de place. Chéri me dépose devant l’entrée de la maternité. Je la connais pourtant cette maternité. Et bien là j’étais perdue. Je ne savais plus où aller. Je croise un jeune papa je lui demande où est la salle d’accouchement, il m’indique le chemin.

Ascenseur : non, c’est pas l’endroit idéal pour accoucher. Etage1 : non. Etage 2 : non plus. Etage 3 : on y est.

J’entre dans l’antre. C’est ici que va se jouer ta naissance.

Une blouse blanche… On va se mettre d’accord Arsène.. À part la Sacro Sainte Sage femme, tout le reste j’appellerais ça des BBNI (blouses blanches non identifiées). Donc une BBNI me propose de m’installer dans une salle de Pré travail.. Uh uh uh pré mon cul oui… je lui hurle à la figure que j’accouche, qu’il faut que je pousse. Alors à 9h30 je passe en salle de travail.

AU BOULOT donc.

On me déshabille. Moi je peux pas. On m’ausculte. Verdict : Col ouvert à 8 (à 10 on naît chéri..). Inquiétude : « peut-on me poser la péridurale s’il vous plait ? » « Non madame, vous accouchez, c’est trop tard ». Je pleure. J’ai peur. Chéri arrive. Il comprend. Je suis sûre qu’il est inquiet, mais en super papa il ne montre rien. En face de moi le ciel ultra bleu givré de La Rochelle. La lumière de La Rochelle, les sillons des avions qui lézardent le ciel. C’est pas franchement parallèle, c’est beau. 

Puis il faut y aller, je suis sur le dos, je dis que j’ai envie de pousser, mais que j’ai peur. La sage femme me dit d’essayer. Je n’y arrive pas. Je ne vois pas comment c’est possible. Des BBNI passent et font parfois des pointes d’humour pour me détendre je suppose. Je ne les supporte pas. Je leur demande de se taire, de disparaître. Ce qu’elles font. On a de l’autorité ou on n’en a pas !

Et puis la sage femme (très sage, très brillante, très intelligente) me dit de changer de position puisque sur le dos je n’y arrive pas. Elle me suggère de me mettre sur le côté. Je n’arrive même pas à me mettre sur le côté !!! Elle me dit : « soit, comment le sentiriez-vous ?? »… J’ose : « assise ? » Elle de me répondre : « ok on y va ». Elle m’assoie, fait une manip avec le fauteuil de sorte que je me retrouve assise, fesse quasi dans le vide et installe une barre au dessus de moi pour que je puisse m’y accrocher.

« POUSSEZ »

« Non »

« POUSSEZ, je ne viendrais pas le chercher »

« Vous n’avez même pas un petit gaz ? Un petit médicament ? Même du synthol ? »

« NON c’est trop tard madame. POUSSEZ »

Je pousse comme une folle, j’ai plus de respiration, les avions s’emballent, lézardent plus que jamais le ciel. Le ciel givre, je pense perdre connaissance, l’émotion est trop forte, les traits des avions trop parallèles.

10h20 : tu nais.

On te pose sur moi. Longtemps. Je ne te vois pas bien. Tu as un bonnet sur la tête. Tout ce que je vois ce sont tes mains, jointes et croisées. C’est drôlement beau. Le ciel se pastellise. Les avions ralentissent, les traits sont moins parfaits, ça me rassure. Tu as le regard des bébés. Le regard sombre et franc. De la rage et de la sérénité. Tu as vachement travaillé toi aussi de ton côté. On y est arrivé à deux. Tu es beau, grand, dense déjà, paisible et silencieux. Très troublant.

C’est fini… Ca commence.

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Commentaires
A
moi j'ai rien tapé du tout, je faisais un tour chez la Fée Niasse et en regardant les liens:"tiens, Stadire, ho ce doit etre son blog-a-elle avec toutes photos et autres planches d'anatomie.Ben nan! même pas! pfff, j'ai les yeux mouillés,parceque comme d'hab, tu racontes bien.Bienvenu Arsène.(oui bon....)
L
Moi aussi j'ai tapé "bébé Arsène" sur Google. Mon Arsène à moi est né le 4/08/2008, c'est un bonheur au quotidien!<br /> Ton récit de l'accouchement est très beau, très bien écrit, félicitations!
M
OUi j'ai trouvé ton blog en tapant "bébé Arsène" dans Gooobble... et là, je me dis quelle similitude... mon mien à moi m'a fait le même coup...oui... le même... exactement ce fameux 9 août 2006... "Maman tu m'as choisi un prénom hors du commun : je veux une naissance extra-ordinaire pour toi, reine des chochottes et des trouillardes, pétocharde de 1ère... Non Génétrice adorée et naïve : tu n'auras pas de péridurale"...<br /> <br /> Voilà ! Mon gentleman va devenir Grand Frère en mars prochain... le Têtard dans la "Mère" n'est pas encore identifié... Violette j'aime beaucoup mais pas le papa... :o(
S
je viens de visiter ton site, c'est magnifique !<br /> Sinon, bon, pour la venue d'Arsene, y'avait aucun moyen de feinter qui que ce soit, parce que j'ai pas eu le temps. (ouin)
B
J'ai beaucoup aimé ton récit. <br /> Je t'admire de l'avoir fait sans péridurale même si ce n'était pas ton choix au départ. Je crois que je serais tombée dans les pommes si je n'avais pas feinté l'anesthésiste.<br /> "Vous poussez ?"<br /> "non-non..." (>_<)
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